​Dans les régions tempérées et boréales, l'apparition des feuilles des arbres coïncide avec l'augmentation de la teneur en eau du végétal. En revanche, dans les savanes sèches de la région du Miombo (Angola, Mozambique, Tanzanie, etc.), elle précède de près d'un mois la saison des pluies. C'est ce que révèle une étude satellitaire utilisant deux indicateurs : l'un permet de quantifier la surface des feuilles et l'autre mesure la dynamique de l'eau contenue dans les plantes.

À la fin de la saison humide, la végétation du Miombo a emmagasiné de l'eau qu'elle conserve dans les tissus ligneux au cours de la saison sèche. Cette réserve permet aux feuilles de sortir près d'un mois avant le début de la saison humide. Grâce à cette « astuce », l'activité photosynthétique peut démarrer sans délai dès les premières précipitations.

Ce phénomène, qui a aussi été observé au Costa Rica, se manifeste en réalité à très grande échelle, dans la vaste forêt du Miombo (environ quatre fois la superficie de la France), mais aussi au nord de l'Afrique équatoriale et dans le Cerrado, au Brésil. Il devra être pris en compte dans la modélisation du système Terre pour améliorer la qualité des projections climatiques.

Cette étude a été coordonnée par l'Université de Copenhague et l'Inra, en collaboration avec le CNRS, le Cnes et Bordeaux Science Agro.