Dans le cerveau, les astrocytes jouent un rôle très important en favorisant le bon fonctionnement des neurones. Lors de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, ces cellules changent : elles deviennent ‘’réactives’’. Comment cette réactivité influence-t-elle les fonctions de soutien normalement remplies par les astrocytes ? Les astrocytes réactifs ont-ils un rôle bénéfique ou délétère dans la maladie d’Alzheimer ?
Une équipe de l'Institut François-Jacob a développé une méthode originale pour moduler la réactivité astrocytaire dans le cerveau de souris modèles de la maladie d’Alzheimer. Cette méthode utilise des vecteurs viraux qui ciblent une voie de signalisation dans les astrocytes impliquée dans l’induction de leur réactivité. Les effets du blocage de cette voie de signalisation, et donc de la réactivité, ont pu être ainsi étudiés. Grâce à la collaboration avec plusieurs laboratoires français, dont 2 membres de l’Institut de biologie François Jacob [1], des techniques variées de génétique, d’histologie, de biochimie, d’électrophysiologie et d’analyse comportementale, ont été mises en œuvre pour déterminer les conséquences de l’inhibition de la réactivité des astrocytes sur les altérations moléculaires, cellulaires et fonctionnelles caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Cette étude multidisciplinaire révèle que les astrocytes réactifs ont un rôle globalement délétère. Leur blocage sélectif intervient sur des caractéristiques fondamentales de la pathologie, entrainant notamment une réduction des dépôts amyloïdes, une amélioration de l’apprentissage spatial et une restauration des déficits synaptiques. Ce résultat suggère une stratégie thérapeutique originale pour la maladie d’Alzheimer ciblant les astrocytes qui présenterait un fort potentiel pour améliorer le fonctionnement des neurones.
[1] Molecular Imaging Research Center, Institut de Biologie François Jacob, CEA; Neurocentre Magendie, INSERM et Université de Bordeaux ; IRCM (Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire, Fontenay-aux-Roses) et CNRGH(Centre national de recherche en génomique humaine, Evry).