Les nuages de poussières situés à des centaines d’années-lumière de nous, à l’intérieur de notre galaxie, émettent une lumière peu brillante, due à la diffusion sur les grains de poussières du rayonnement des étoiles environnantes. Ces « cirrus » polluent l’observation d’objets diffus plus lointains mais recèlent aussi des informations précieuses.
Dans le cadre d’un projet d’études de galaxies proches, réalisées à l’aide de la caméra MegaCam, sur le télescope Canada-France-Hawaï (États-Unis), des chercheurs de l’Irfu ont observé accidentellement ces cirrus « proches ». Ils ont ainsi pu cartographier ce milieu structuré en filaments de toutes tailles dans une gamme d’échelles spatiales encore jamais atteinte : de 30 à 0,003 années-lumière. Or la dimension transverse minimale de ces filaments donne une indication sur le mécanisme de dissipation de l’énergie cinétique. Le seuil de 0,03 années-lumière selon les études cinétiques est ici abaissé d’un facteur dix, obligeant les physiciens à réviser le mécanisme dissipatif associé à cette valeur : la friction entre atomes neutres et ions.