Les images médicales sont-elles aujourd'hui sous-exploitées en cancérologie ? Des chercheurs du CEA-I2BM, au SHFJ, ont analysé la corrélation entre la texture des images obtenues par Tomographie par émission de positons (TEP) et l'analyse fine de la tumeur par marquage histochimique et autoradiographie[1]. La première analyse est non invasive tandis que les secondes se font post-mortem. La démonstration de correspondances claires entre ces méthodes permettrait d'utiliser la TEP comme un outil de diagnostic plus détaillé, pour, par exemple, identifier des paramètres prédictifs de la réponse au traitement ou de la survie du patient.
Les chercheurs ont ainsi étudié le potentiel et les limites de l'analyse de textures à partir des images TEP grâce à un modèle de souris porteuses de tumeurs mammaires. Le traceur utilisé est un dérivé du glucose, fortement consommé par les cellules cancéreuses. Ils ont montré que les index de texture étaient significativement corrélés entre ces images in vivo et les images de plus haute résolution spatiale obtenues par autoradiographie ex vivo. En analysant le lien avec l'hétérogénéité biologique révélée par marquage histochimique, les auteurs ont aussi mis en évidence que l'analyse de texture était sensible à l'arrangement et à la densité de cellules.
Ce type de travaux fait partie d'un nouveau domaine d'études plus large, appelé radiomique, qui propose d'extraire un grand nombre de paramètres à partir d'images médicales et d'analyser leurs relations avec d'autres caractéristiques de la maladie (génomique, pronostic, etc.).
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Exemple d'une même coupe tumorale vue in vivo en Tomographie par Emission de Positons(TEP) (à gauche), et ex vivo par autoradiographie(AR) (au centre) ou après marquage à l'hématoxyline (à droite). (c) CEA |
[1] L'autoradiographie est une technique d'imagerie d'émission réalisée à partir d'une source radioactive placée au contact d'une émulsion ou d'un film photographique.