​Développé par l'Institut Pasteur dans les années 1970 afin de désensibiliser les ouvriers des usines de tabac ayant développé des allergies à la plante, le NFL-101 est issu d'un extrait allergénique de tabac dépourvu de nicotine. Si ce candidat-médicament commercialisé de NFL Bioscience a passé avec succès des études cliniques de phases 1 et 2, son mécanisme d'action sur les fonctions immunitaires et cérébrales demeurait à démontrer.

L'étude conduite par des chercheurs au Service Hospitalier Frédéric Joliot d'Orsay (SHFJ), avec des collègues immunologues de l'Université Paris-Ctté a reposé sur l'imagerie par émission de positons (TEP). Il s'est agi de suivre, chez un modèle murin d'exposition chronique à la fumée de tabac, la fonction cérébrale lors du sevrage, puis de mettre en évidence les effets d'un traitement par le NFL-101. « Nous avons observé que le métabolisme cérébral en conditions de sevrage tabagique était diminué dans le tronc cérébral et dans le thalamus, une région riche en récepteurs nicotiniques connue pour son rôle dans l'addiction au tabac », exposent Sébastien Goutal et Nicolas Tournier du SHFJ.

Une communication entre les systèmes immunitaire et nerveux central

Il s'est en effet avéré qu'une seule dose de NFL-101 a rétabli de manière significative le métabolisme normal du glucose dans le thalamus des souris traitées. Par ailleurs, les chercheurs ont observé une réponse immunitaire avec la production d'anticorps circulants spécifiques ; réponse immunitaire confirmée in vitro avec l'activation de lymphocytes T « Natural Killer » humains.

Ces résultats obtenus grâce à la TEP mettent en évidence la capacité du NFL-101 à restaurer une activité métabolique normale de la région du cerveau associée à l'envie de fumer. Ils suggèrent également une communication entre les systèmes immunitaire et nerveux central, soit un mode d'action différent de celui des médicaments de sevrage tabagique actuels ciblant essentiellement les récepteurs nicotiniques.