Les fibres amyloïdes ont un rôle dans le développement des maladies neurodégénératives, notamment la maladie d'Alzheimer. Les scientifiques apprennent à connaitre ces longues chaînes de protéines qui tapissent les neurones, afin de les combattre. Toutefois, ces objets suscitent étonnamment l'intérêt du secteur des nanotechnologies. Longs d'environ un micron et dont le diamètre est de l'ordre de quelques nanomètres, ils affichent en effet des propriétés mécaniques et des facteurs de forme (longueur/diamètre) qui s'approchent de celui des nanotubes de carbone. Ainsi, ils pourraient faire partie de la nouvelle ère du nanomonde, qui fera appel à la bio-électronique.
Les scientifiques ont besoin de caractériser précisément ces fibres, pour pouvoir les utiliser. Leur structure est connue. Quelle est leur masse ? En collaboration avec l'Institut Lumière Matière de Lyon, une équipe du CEA-BIG a répondu à cette question. Les chercheurs ont mesuré la masse de fibres amyloïdes constituées d'α-lactalbumine, une protéine du lactosérum, et de Het-s, une protéine de champignon filamenteux formant des fibres. Pour cela, ils ont eu recours à l'un des deux appareils disponibles au monde qui permettent de réaliser des mesures de masse sur de très gros objets dont la masse moléculaire avoisine le gigadalton (GDa). Le protocole utilisé leur a permis de déterminer la masse moyenne d'une fibre ainsi que la distribution de masse au sein d'une population de fibres. Prochaine étape : répéter l'opération avec des fibres impliquées dans les maladies neurodégénératives.