Plus les astres glacés et sans atmosphère sont éloignés du Soleil, moins ils semblent pouvoir stocker sa chaleur ! Pour éclaircir ce mystère, des chercheurs ont analysé en détail la structure de leur surface et les échanges thermiques dont elle est le siège. Leur conclusion : les « grains » à leur surface sont recouverts de glace d'eau amorphe dont les molécules sont arrangées de manière désordonnée, contrairement à celles de la glace cristalline.
Or la surface observée par spectroscopie infrarouge est constituée de glace cristalline… En réalité, l'émission thermique de ces corps en infrarouge moyen atteste bien de la présence de glace amorphe dans les premiers centimètres de profondeur.
Si la formation de cette glace amorphe a pu être favorisée par le bombardement de particules de haute énergie, en revanche la présence de glace cristalline est encore mal comprise. Celle-ci pourrait témoigner d'une activité géologique récente, déposée par de récentes éruptions de geysers ou de « cryo-volcans » par exemple, ou bien elle pourrait s'être formée sous l'effet d'un réchauffement induit à la surface par ces bombardements.
Ces travaux permettent d'expliquer pourquoi les deux faces de Mimas, un satellite de Saturne, ont des inerties thermiques très différentes. Ils ouvrent enfin des perspectives fascinantes pour mieux comprendre les processus qui sculptent certaines surfaces planétaires glacées comme celles de Mimas.