En 2013, le paludisme a causé un demi-million de décès pour environ 200 millions de cas, avec pour foyer principal l’Afrique, qui subit 90 % des décès. Aujourd’hui, l’un des médicaments les plus efficaces pour combattre le paludisme est l’artémisinine, issue d’une plante de la pharmacopée traditionnelle chinoise. Toutefois, des foyers de parasites résistants apparaissent, ce qui pose la question du mode d’action de cette molécule.
De précédentes publications, notamment dans la revue
Nature, avancent comme hypothèse que l’artémisinine conduit à la mort du parasite en inhibant sa protéine
ATPase-Ca2+. Cette protéine est essentielle au parasite car elle permet le transport du calcium, messager de l’information cellulaire. Ces publications ont entraîné un grand nombre d’études, en particulier des séquençages de génomes du parasite dans les régions confrontées à des foyers de résistance. Des scientifiques de l’I2BC, en collaboration avec une équipe danoise (Pumpkin, Université d’Aarhus), ont étudié son action dans deux modèles, la levure d’une part, et les ovocytes de la grenouille Xénope d’autre part. Ils n’ont pas observé d’effet sur l’activité de l’ATPase-Ca2+ dans l’un ou l’autre de ces modèles.
Ces résultats, combinés à des études récemment publiées qui proposent une autre piste quant à la protéine cible de l’artémisinine, devraient réorienter les recherches sur la résistance à cette molécule et les moyens de lutter contre le paludisme.
- Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (Université Paris-Sud/CNRS/CEA)