L’espérance de vie des personnes atteintes de glioblastome, un cancer très agressif du système nerveux central, se mesure actuellement en mois. Une protéine, la TSPO, est surexprimée dans les tumeurs comme le glioblastome ou en cas de neuroinflammation. Très peu présente dans le système nerveux central sain, elle est impliquée dans l’apoptose (mort cellulaire programmée). Une équipe du CEA-I2BM a récemment mis au point un nouveau radiotraceur (le [18F]DPA-714) de la TSPO pour l’imagerie TEP1, et démontré qu’il révèle bien les glioblastomes.
Par ailleurs l’Erufosine2, une molécule actuellement en essais cliniques pour un autre cancer (la leucémie), induit in vitro l’apoptose de cellules de glioblastome chimiorésistant. Qui plus est, elle semble liée à TSPO puisqu’elle requiert sa présence pour agir. D’où l’idée d’utiliser le nouveau radiotraceur pour observer in vivo l’action éventuelle de l’Erufosine sur le glioblastome.
Les chercheurs ont donc suivi pendant deux semaines l’évolution des tumeurs chez des rongeurs modèles de la maladie, traités ou non à l’Erufosine. Les images TEP montrent effectivement que la captation du radioligand augmente chez les animaux témoins et diminue chez les animaux traités. L’analyse cytologique post mortem révèle une augmentation de mort cellulaire dans les tumeurs traitées. Ces résultats constituent un indice, à confirmer, de l’action de l’Erufosine mais surtout valident l’utilisation du [18F]DPA-714 pour suivre par TEP l’effet d’un traitement sur le glioblastome.
Glioblastome traité ou non, vu en TEP (rongeur) Crédit : CEA
- Tomographie par émission de positons
- Nom commercial de l’érucylphosphohomocholine