La frataxine : ce nom est celui de la protéine qui, lorsqu’elle est
déficiente, entraîne l’ataxie de Friedreich, une maladie
héréditaire rare qui touche 1 personne sur 50 000 en France. Cette pathologie se
caractérise principalement par une altération de la coordination des
mouvements et des troubles cardiaques. Ces symptômes progressent et
la marche devient impossible après 10 ou 20 ans d’évolution.
La fonction des protéines frataxine suscite l’intérêt de la communauté
scientifique depuis plusieurs années. Si elles sont présentes dans toutes les
cellules de l’organisme, celles des tissus musculaires et cardiaques
semblent les plus sensibles à leur baisse d’activité. Différents travaux ont
montré l’implication de la frataxine dans le métabolisme du fer cellulaire
et dans la synthèse de cofacteurs métalliques essentiels à la vie des
cellules. Les travaux menés par une équipe du CEA-IRTSV en collaboration étroite
l’IGBMC[1] ont permis de préciser son rôle au cours de la formation de ces
derniers, composés de fer et de soufre (Fe/S). Ils ont montré que la frataxine
contrôle l’arrivée du fer, mais aussi du soufre. De plus, ils ont montré que
protège les centres Fe/S nouvellement formés, en empêchant notamment la
dissociation de l’édifice protéique servant à les assembler. Au-delà de la
compréhension d’un processus essentiel à la vie, ces travaux dévoilent la
fonction de la frataxine dont une meilleure connaissance au niveau moléculaire
est primordiale pour la conception de traitements efficaces contre la
maladie, en créant, par exemple, des molécules capables de mimer les propriétés
biologiques de cette protéine.
- Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire