Le réseau lymphatique draine les déchets tissulaires et transporte les cellules du système immunitaire des sites d’infection aux ganglions. Son mauvais fonctionnement peut causer un lymphoedème, à savoir une accumulation de fluides entraînant un gonflement d’une partie du corps. Cet engorgement est souvent accompagné d'une augmentation du risque d'infection, de dépôts fibreux et graisseux. Pour les patients atteints de cancer, les vaisseaux lymphatiques peuvent au contraire s’avérer de mauvais alliés en disséminant les cellules tumorales à travers l’organisme.
A l’aide d’un modèle de souris génétiquement modifié, les chercheurs du CEA-IRTSV, à Grenoble, ont révélé l’importance de la protéine BMP91 dans la formation du réseau vasculaire lymphatique. BMP9 s’avère en effet cruciale dans le développement des valves des vaisseaux lymphatiques, qui assurent le flux unidirectionnel de la lymphe dans l’organisme. Comment ? En régulant un ensemble de gènes connus pour agir sur la formation et la maturation des valves.
En parallèle, l’impact de la déficience en BMP9 sur l’efficacité du drainage lymphatique a été observé par imagerie, en collaboration avec le CEA-Leti. Les scientifiques ont comparé l’évolution de marqueurs fluorescents injectés dans des modèles de souris saines, d’une part, et dans des modèles de souris dépourvues de la protéine BMP9 d’autre part. Dans le premier cas, les marqueurs injectés dans les pattes s’accumulent rapidement dans le ganglion poplité, au niveau de l’aine, ce qui atteste d’un drainage satisfaisant. Dans l’autre, les marqueurs diffusent dans le mollet et n’atteignent pas le ganglion.
Réduction de l'efficacité du drainage lymphatique en absence de BMP9. A gauche, chez la souris saine, les marqueurs s'accumulent dans le ganglion. A droite, chez la souris dépourvue de BMP9, les marqueurs diffusent dans le mollet sans progresser vers le ganglion. Image réalisée sur l'imageur bioluminescent/fluorescence IVIS.
- Bone Morphogenetic Protein 9