Les biologistes disposent de plus en plus d’outils pour visualiser l’intimité des cellules. Ils font largement appel au marquage fluorescent, notamment en microscopie à super-résolution (20-30 nm), stimulée par une lumière laser. Les protéines fluorescentes utilisées comme marqueurs sont particulièrement sensibles au phénomène de photo-blanchiment. Celui-ci se traduit par une extinction définitive de la fluorescence et la mort des cellules marquées, et limite la précision des images.
Les chercheurs de l’IBS et du CEA-IRTSV ont étudié[1] les mécanismes conduisant au photo-blanchiment. Ils ont montré que, suivant l'intensité lumineuse utilisée pour l'expérience d'imagerie, deux mécanismes très différents se manifestent. À basse intensité laser, le mécanisme mis en jeu est susceptible de générer des espèces réactives de l'oxygène (ROS) qui sont néfastes pour les cellules. Par contre, pour de fortes intensités, un autre mécanisme intervient, qui lui n’est pas délétère. Ainsi, ce travail suggère d'une manière contre-intuitive qu'en augmentant l'intensité laser, à dose constante, moins de dommages cellulaires seraient créés. Reste maintenant à vérifier expérimentalement cette hypothèse.
[1] Ils ont combiné cristallographie cinétique, spectroscopie optique et Raman, modélisation par dynamique moléculaire, spectrométrie de masse et microscopie super-résolution. La protéine testée se nomme IrisFP.