En novembre dernier, le centre français des 3R (FC3R) a lancé un appel à projets pour promouvoir le développement d'alternatives à l'utilisation des animaux et des sous-produits d'origine animale dans la recherche. Par cet appel à projets, le FC3R a souhaité valoriser des projets de recherche français innovants, proposant une nouvelle stratégie, méthode ou technologie favorisant le Remplacement – total, relatif ou partiel – des animaux et/ou sous-produits d'origine animale utilisés à des fins scientifiques.
Parmi les 162 projets déposés, 19 ont été sélectionnés par le Comité Scientifique de la FC3R et présentés en mars 2023.
Parmi eux, le projet 2COC (Complex Cerebral Organoid on Chip), porté par le Laboratoire de RadioPathologie (LRP/iRCM) bénéficiera d'un financement de 42 000 euros sur deux ans. Il vise à développer un nouveau modèle standardisé de glioblastome sur puce basé sur la coculture d'organoïdes cérébraux humains avec des cellules souches de glioblastome de patients.
Logo 2COC (crédit : L. Gauthier)
Le glioblastome est une tumeur cérébrale maligne de grade IV qui se développe à partir des cellules gliales du cerveau. Forme la plus courante des tumeurs cérébrales primaires chez l'adulte, elle résiste aux traitements conventionnels. Cette résistance thérapeutique s'expliquerait en grande partie par la présence de cellules souches de glioblastome (CSG) particulièrement résistantes de par leurs propriétés d'invasion et par la protection que leur apporte le microenvironnement vasculaire et immunitaire tumoral.
A ce jour, les recherches portant sur la physiopathologie du glioblastome se basent en grande partie sur l'étude des modèles animaux avec la mise en œuvre de greffes intracérébrales de cellules humaines de glioblastomes.
Les chercheurs du LRP proposent avec le projet 2COC une alternative à cette modalité préclinique, via l'élaboration d'un modèle in vitro reposant sur l'utilisation d'organoïdes cérébraux. Ce modèle complexifié associera organoïde cérébral vascularisé, cellules microgliales et cellules souches de glioblastomes de patients pour mimer au plus près la réalité du microenvironnement tumoral et ses interactions avec le glioblastome.
Les chercheurs du LRP s'appuieront sur l'expertise en ingénierie microfluidique de certains laboratoires du CEA, dont le LIONS (NIMBE/CEA-IRAMIS) pour implémenter ces organoïdes cérébraux complexes dans des puces microfluidiques.
La mise en place de ce modèle devrait à terme permettre de Réduire voire de Remplacer les greffes intracérébrales dans le modèle animal pour l'étude de la maladie. Il pourra également être utilisé pour le criblage de molécules thérapeutiques ciblant l'invasion des cellules de glioblastome.