Après quatre années de conception et d'installation, le diffractomètre Sam a reçu ses premiers neutrons à l'Institut Laue Langevin (ILL) à Grenoble. Sa construction, associant le CEA-Iramis et l'ILL, a été décidée pour répondre à deux objectifs :
- maintenir un accès pour la communauté française à la diffusion des neutrons aux petits angles (DNPA), suite à l'arrêt définitif en 2019 du réacteur Orphée du CEA à Saclay ;
- développer un instrument multifonctions pour étendre les capacités de la DNPA, en particulier vers la spectroscopie à haute résolution.
Opérant à l'échelle mésoscopique, c'est-à-dire à l'interface de la physique classique et de la physique atomique, la DNPA permet d'explorer la structure et la dynamique d'objets peu organisés, non cristallisés, tels ceux qui forment la « matière molle » et que l'on rencontre dans la science des matériaux (notamment les polymères) et dans la biophysique. De fait, elle est souvent requise pour comprendre et affiner les fonctionnalités des matériaux étudiés.
Installé auprès du guide H15 de l'ILL, le spectromètre SAM permettra de réaliser des études sur une large gamme de paramètres expérimentaux en taille (entre 0,1 et 100 nm) et en durée (entre 0,1 ps et 10 ns). En outre, il proposera une large variété d'environnements : basses températures, champs magnétiques intenses, hautes pressions, etc.
Après sa phase de tests débutée en mars 2024, le spectromètre sera opérationnel en juin. Il sera exploité comme un instrument de type CRG- Collaborating Research Group, avec une répartition à 50-50 % du temps de faisceau pour les utilisateurs de l'ILL et ceux de la Fédération Française de Diffusion Neutronique (2FDN).