De la conscience du nourrisson …
Neuroscientifique et pédiatre au CEA-Joliot, Ghislaine Dehaene-Lambertz a déjà été lauréate d'un ERC Advanced en 2015 pour son projet Babylearn, dédié aux mécanismes d'apprentissage de l'enfant. Elle poursuit actuellement un ERC Proof of concept, obtenu en 2023, afin de valoriser ces précédentes recherches.
Avec ce nouvel ERC Advanced, BBThoughts, elle cherchera à comprendre la profondeur et la richesse des représentations mentales chez les nourrissons humains. Pour ce faire, elle étudiera la dynamique du traitement de l'information et de l'accès conscient chez des nourrissons de 3 à 4 mois. À NeuroSpin, elle utilisera l'électroencéphalographie (EGG) à haute densité qu'elle combinera avec de nouvelles approches méthodologiques. Par exemple, l'analyse de profils de variabilité par essai unique et de nouveaux paradigmes qui surveillent l'attention des bébés via le marquage de fréquence et la pupillométrie de l'œil.
… à la particule zeptométrique
Expert du Modèle standard de physique des particules au CEA-Irfu ainsi que dans la calibration des détecteurs de particules de l'expérience Atlas au Cern, Maarten Boonekamp a été lauréat d'un ERC Starting en 2011 dédié à la mesure précise de la masse du boson W.
Avec son nouveau projet Zeptometry ERC Advanced, il poursuivra ses travaux en étudiant les interactions entre le boson Z et les fermions (quarks et leptons constituant la matière ordinaire). Il s'agira de concevoir une expérience originale sur l'accélérateur basse énergie Mesa avec l'Université Johannes Gutenberg à Mayence, d'utiliser les données du LHC et de développer des outils théoriques pour interpréter les résultats. Ces derniers devront permettre de tester l'existence éventuelle de nouvelles particules jusqu'à des masses avoisinant 100 TeV, soit 7 fois l'énergie disponible au LHC, ou des échelles de longueur de l'ordre du zeptomètre (10-21 m).
En chiffres
Sur les 1829 projets proposés, 255 ont été labellisés ERC Advanced 2023 dont le budget global est de 652 millions d'euros.
Ils seront hébergés par les organismes et universités de 19 pays européens.
La France arrive en troisième position en accueillant 37 projets, derrière l'Allemagne (50) et l'Angleterre (42).
Quant à la nationalité des chercheurs, la France se situe à la deuxième place avec 31 chercheurs, derrière l'Allemagne (50) et devant l'Angleterre (28) et l'Italie (22).