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Déméterres : conclusions du premier acte et perspectives pour les phytotechnologies


Le projet d’investissement d’Avenir Déméterres, initié en 2013 et porté par le CEA, a fait l’objet d’un séminaire franco-japonais conclusif les 16-17 décembre 2019 sur la réhabilitation post-accidentelle des sols et territoires. Scientifiques, acteurs de la filière nucléaire et de la sûreté, et responsables institutionnels et industriels ont pu présenter leurs résultats et actions entreprises et les suites à y donner, auprès de nombreux participants japonais et français invités.​
Publié le 10 janvier 2020
Réunissant des biologistes du Biam et des ingénieurs du monde du nucléaire, Déméterres veut apporter des solutions composites au problème de dépollution des sols en post-accident nucléaire. La démarche inclut une première étape de décontamination de la couche de sol contaminée faisant appel à un procédé physico-chimique, la mousse de flottation qui assure une réduction de volume de déchets radioactifs par concentration des éléments contaminés dans la mousse. Les essais réalisés à Okuma en 2017, au Japon, ont permis de classer cette technologie comme prometteuse, mais ont aussi montré que des optimisations restaient nécessaires pour l’adapter à tout type de sols. Une seconde étape vise la réincorporation dans le champ d’origine de la fraction de sol décontaminé par la technique précédente, permettant de préserver la fertilité pour la culture immédiate de végétaux « safe-use » excluant le césium, afin de limiter l‘érosion et de relancer une activité agroindustrielle à même de créer de la valeur et de revitaliser les territoires. 


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Les différentes communications présentées à ce séminaire ont permis de mettre en évidence le rôle des communautés villageoises japonaises dans la gestion du risque radiologique et les conditions du retour dans leurs habitations. La R&D a fait porter ses efforts notamment sur les modalités de décontamination et la gestion des terres excavées. Les relations entre le Césium présent dans les sols, les apports d’engrais potassiques visant à limiter leur prélèvement par les végétaux et les voies nouvelles de régulation de l’absorption du Césium et du Potassium par les plantes ont mis en évidence la complexité de ces interactions, même si elles sont progressivement connues. Enfin, les technologies de décontamination des radionucléides contaminants ont été mises en perspective avec celles appliquées à d’autres éléments métalliques. 

L’équipe projet souhaite à présent lancer une nouvelle phase au Japon, en partenariat avec des universités et instituts japonais pour mettre en place un site de démonstration dans une commune intéressée afin de : 
  • mener l’adaptation du procédé de mousse de flottation sur les sols agricoles tout en développant les variétés « safe use » souhaitées ;
  • construire une unité mobile de traitement des sols pour décontaminer la totalité du site ;
  • mener sur ce site décontaminé des essais de cultures en partenariat avec le Japon pour montrer la faisabilité et l’intérêt socio-économique de différentes filières possibles que sont le lin, le chanvre industriel et le miscanthus. En effet, le développement de variétés de riz « safe use » excluant le césium ayant été un succès dépassant les objectifs (plus de 99% d’exclusion), il est apparu cependant qu’il était préférable de cibler des espèces non alimentaires pour des sorties agroindustrielles, notamment d’un point de vue d’acceptation sociétale.

Des approches complémentaires du CEA à Fukushima

Ces recherches complètent celles réalisées dans d’autres instituts pour l’analyse de la contamination radioactive post-accidentelle, notamment à Fukushima. Le LSCE (CEA / CNRS / UVSQ, Université Paris-Saclay) réalise notamment un suivi radiologique de la région et une étude sur la migration et le comportement des radioéléments dans l’environnement, et participera au projet de recherche international (International Research Project) franco-japonais et pluridisciplinaire, appelé MITATE (Mesure Irradiation Tolérance humaine viA Tolérance Environnementale) porté par le CNRS en collaboration avec divers organismes français (dont le CEA) et japonais, qui démarrera le 1er janvier 2020 pour une période initiale de 5 ans.

Le projet Déméterres a bénéficié d'une aide de l’Etat gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’avenir » portant la référence ANR-11-RSNR-0005.
Il fédère des équipes et compétences du CEA, de l’Inra, du Cirad, de l’IRSN, de Veolia et d’Orano.
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