Cet événement a été organisé par le Service de Pharmacologie et Immunoanalyse de l’Institut, un des 13 membres du consortium EuroBioTox financé par le programme européen pour la recherche et l’innovation H2020. L’objectif de ce consortium est d’augmenter les capacités de l’Europe à détecter des toxines biologiques (ricine, abrine, toxines botuliques, entérotoxines de staphylocoque et saxitoxine) en cas d'incident bioterroriste. Le projet est fortement axé, sur le plan scientifique et technique, sur le développement et la validation de méthodes de détection sensibles et fiables. Pour améliorer les compétences européennes, ces méthodes doivent être mises à la disposition des utilisateurs finaux dans toute l'Europe.
L’atelier, qui s’est tenu sur le centre CEA Paris-Saclay, combinait des aspects théoriques et pratiques. Plusieurs conférences étaient au programme, portant notamment sur les toxines biologiques et les directives spécifiques relatives à leur détection, l'analyse des menaces, l'échantillonnage, les procédures de détection. Au cours de cet atelier des cas concrets d’actes malveillants impliquant ces toxines ont été abordés et discutés avec entre autres la police fédérale allemande et le Robert Koch Institute. Côté pratique, des démonstrations à destination des primo-intervenants ont été jouées « en direct ». Elles étaient basées sur des scénarios élaborés et mis en situation par une équipe de primo-intervenants de la Force Locale de Sécurité (FLS) du centre. La préparation de cette session a notamment permis à la FLS de gagner en compétence sur le prélèvement et l’analyse d’échantillons du risque NRBC, et pourrait servir de base à la formation en interne et externe d’autres primo-intervenants. Pour cette démonstration l’équipe FLS a conçu une table mobile pour les manipulations en zone contaminée qui a fortement intéressé les primo-intervenants des autres pays.
Deux primo-intervenants tchèques sont venus avec leur laboratoire mobile (véhicule aménagé), permettant aux autres participants d’évaluer l’apport de ce type de véhicule lors d’interventions sur le terrain. Une session a également été consacrée à la présentation par des industriels européens des équipements et outils commercialisés pour la détection d’agents biologiques sur le terrain.
L'atelier a permis de nombreux échanges entre les différents participants, de faciliter l'interaction entre les formateurs des primo-intervenants, les partenaires commerciaux et les scientifiques et de faire en sorte que les bonnes stratégies de prélèvement et d’analyse soient facilement transférées aux utilisateurs finaux concernés.
Le SPI : un savoir-faire unique dans la détection du risque biologique
Dans ce projet ambitieux, le SPI joue un rôle important tant dans la caractérisation et la fourniture de standards (toxines et anticorps), de méthodes analytiques performantes, que dans la formation des laboratoires aux bonnes pratiques et méthodes de détection des toxines, ainsi que la formation d’équipes de primo-intervenants responsables ensuite de transmettre leur savoir dans leurs propres pays. Ces dernières années, le SPI a développé de nombreuses compétences en matière de détection du risque biologique dans le cadre du programme interministériel de R&D NRBC-E (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique et Explosif) du CEA. Ces compétences qui étaient bien reconnues au niveau national le sont maintenant également au niveau européen grâce à EuroBioTox.
Le workshop en bref :
- Nombre de participants : 21
- Pays : Suède, Finlande, Belgique, Espagne, Tchéquie, Allemagne, France
- Profils des participants : pompiers, policiers, gendarmes.
Crédits photos : (c) CEA