Le projet d’Investissement d’Avenir DEMETERRES* a été initié en 2013 pour répondre à la problématique de réhabilitation de terres contaminées par des polluants radioactifs. Il comporte un volet de traitements physico-chimiques des terres (DEN, Marcoule) et un volet de traitement final de phytoremédiation, piloté par le BIAM (DRF, Cadarache). Le volet de phytoremédiation apparaît comme une solution respectueuse des sols permettant de les rendre aux pratiques culturales après les étapes physico-chimiques.
Deux alternatives ont été testées :
- Des plantes permettant de capter dans leur appareil végétatif les éléments radioactifs tels que le césium (principal contaminant des terres post-Fukushima) : après récolte, ces plantes peuvent être incinérées (valorisation énergétique de la biomasse) et les cendres contenant la radioactivité récupérées pour rejoindre l’exutoire de déchets radioactifs approprié.
- Certaines plantes destinées à la consommation peuvent être cultivées sur des sols faiblement contaminés sans capter le césium, permettant l’utilisation de leur récolte pour l’alimentation ou autre activité.
Les innovations du CEA ont été testées en 2017 et 2018 au Japon sur des terres contaminées par l’accident de Fukushima. Certains mutants de riz ont été retenus pour une poursuite du programme sur un an, afin de consolider leurs caractérisations et capacités à faire face aux aléas (climatiques, environnementaux) rencontrés dans la nature :
- Plusieurs riz mutés vont être testés en plein champ sur le territoire environnant la centrale accidentée de Fukushima, afin de consolider les données sur les propriétés et caractéristiques des récoltes et des terres
- Plusieurs mutants d’Arabidopsis cette fois – une herbacée très utilisée en recherche –, seront cultivés sur des terres récupérées à proximité de la centrale accidentée, mais en laboratoire, toujours dans l’optique de mieux évaluer les caractéristiques de ce candidat.
Légende Image : Visite de la plateforme Phytotec le 9 janvier 2019 par François Jacq, Administrateur Général du CEA, accompagné par Nathalie Leonhardt, responsable du volet phytoremédiation de DEMETERRES au BIAM. © CEA-V. Lamare
Le projet DEMETERRES vient d’être prolongé d’une année supplémentaire, et a fait l’objet d’un colloque tenu les 18 et 19 octobre 2018 à l’Ambassade de France au Japon en présence de représentants des ministères et organismes de recherches japonais, des maires des communes concernées par l’accident de Fukushima mais aussi des industriels japonais. Ce colloque avait pour objectif de faire connaître aux acteurs de la décontamination les procédés développés par les partenaires français CEA, CIRAD, INRA, IRSN, Orano et Veolia.
* Pour en savoir plus : voir l’article dans le numéro 172 de Talents (janvier 2019).
Le projet DEMETERRES a bénéficié d'une aide de l’Etat gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’avenir » portant la référence ANR-11-RSNR-0005.