Ce 20 juillet 2019, le monde entier célèbre le 50e anniversaire du premier pas de l’humanité sur la Lune. Une mission d’exploration spatiale privée – une première – qui s'envolera pour la Mer de la Tranquillité à l'horizon 2021.
Un retard finalement annoncé qui permettra de marquer le dernier pas de l'Homme sur la Lune.
Cette mission, essentiellement financée par Audi et Vodafone est portée par une équipe d’ingénieurs allemands, les PTScientists. Ils ont conçu une sonde (ALINA) qui alunira dans la région de Taurus Littrow, non loin du site d’Apollo 17, ultime mission du programme lunaire américain. Ce sera aussi la première mission spatiale dédiée à l’archéologie. Pendant 12 jours
– presque un jour lunaire – deux rovers exploreront les vestiges laissés par les astronautes américains en 1972.
Sur les flancs de la sonde sera fixé un cube d’une dizaine de centimètres d’arête. Celui-ci aura la capacité de contenir jusqu'à 17 disques de saphir pour un poids global de moins de 700 grammes. Gravés de pixels noirs et blancs 50 fois plus fins qu’un cheveu représentent sous forme de textes, d’images, de diagrammes ou de données codées l’intégralité de deux génomes humains (un homme, une femme), une sélection d’informations scientifiques, d’œuvres artistiques et de travaux collaboratifs : le projet Sanctuary.
Un disque de démonstration du projet Sanctuary. Les disques finaux, d'un diamètre de 9 cm, seront composés de 2 milliards de pixels de 1,4 microns. © Sanctuary Project
Pour concevoir les contenus de ces disques, un groupe de scientifiques, d’ingénieurs et de graphistes français, canadiens et allemands s’est constitué en janvier 2017. Enthousiastes de l’exploration spatiale, ils avaient tous en tête les messages apposés sur les sondes Pioneer et Voyager, lancées dans les années 70 vers les confins du système solaire. À leur bord, une plaque d’aluminium doré ou un vidéodisque portaient des informations sur l’humanité et notre planète. Des artefacts supposés intelligibles par une hypothétique intelligence extra-terrestre. Le but de Sanctuary est tout autre. Posé sur la Lune, en périphérie de la Terre, ses éventuels découvreurs seront vraisemblablement nos descendants, dans un lointain futur. Il s’agit de leur parler de nous,
d’ici et de maintenant. De leur transmettre ce que l'on sait, ce que l'on est, nos émotions.
Nathalie Besson, physicienne des particules, nous dévoile le contenu de cette archive ainsi que l’objectif de cette mission d’exploration spatiale hors du commun.
Un disque de démonstration du projet Sanctuary. Les disques finaux, d'un diamètre de 9 cm, seront composés de 2 milliards de pixels de 1,4 microns. © Project Sanctuay
Une fois la mission d’exploration achevée, Sanctuary fera partie des vestiges inertes laissés sur la Lune par les missions passées, américaines, soviétiques et chinoises. Au même titre qu’eux, Sanctuary portera la mémoire – forcément imparfaite – d’une époque, d’un monde. Pour des millions d’années.
Une photo de vous sur la Lune?
Le projet Sanctuary vous permet d'envoyer une photo de vous, sur le site du projet. 3 000 selfies seront sélectionnés au hasard. Si votre "selfie pour la Lune" en fait partie, il sera traité par l'équipe du projet pour en réaliser une microgravure en noir et blanc de 0,07 millimètres sur 0,03 millimètres mais d'une résolution de 500 pixels !
Les selfies de groupe sont également acceptés.
Exemple de selfie. © Sanctuary Project