Suite aux cinq premières images d'Euclid diffusée en novembre 2023, l'ESA en révèle cinq nouvelles. Toutes ont été obtenues lors de la phase ERO (Early Release Observations) du satellite lancé en juillet 2023. Cette phase permet de vérifier et de valider la performance des instruments embarqués, avant la véritable moisson scientifique qui a débuté en février. Pour ce faire, 17 cibles identifiées au préalable ont été observées pendant 24 heures, contre les six ans que durera l'acquisition scientifique en vue de cartographier les galaxies sur les 10 derniers milliards d'année pour comprendre les rôles de la matière et de l'énergie noires dans la formation et l'évolution de l'Univers.
Ces images confirment la finesse du satellite et sa capacité à observer toutes les échelles de l'Univers depuis le domaine optique jusqu'au proche infra-rouge sur un vaste champ de vue, plus de deux fois la surface de la pleine Lune. « Il s'agit d'un niveau jamais atteint par un télescope imageur, offrant un tel champ de vue à une si haute résolution grâce à ses deux grandes caméras panoramiques. Ces images inédites démontrent que les miroirs d'Euclid sont proches de la perfection, et elles conduisent à de premières belles découvertes que nous publions aujourd'hui », indique Jean-Charles Cuillandre, astrophysicien au CEA-Irfu qui a analysé les premières données d'Euclid pour créer ces images en couleur et permettre leur exploitation scientifique.
Le chercheur est en effet co-auteur de 10 des 15 nouvelles publications scientifiques d'Euclid le 23 mai 2024 qui révèlent d'ores et déjà de nombreuses découvertes : planètes errantes nouvellement nées ; richesse de la population d'amas globulaires autour des galaxies voisines ; nouvelles galaxies naines à faible brillance de surface dans un amas de galaxies voisin ; distribution de la matière noire et de la lumière intra-amas dans les amas de galaxies ; ou encore, découverte de dizaines de galaxies massives datant d'une époque où l'Univers n'avait que 5 % de son âge actuel.