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Chimie click

Un double ciblage optimise la délivrance de médicaments dans les cellules tumorales


​Des chercheurs de l'Institut Joliot, en collaboration avec l'Université de Poitiers, proposent un double ciblage des cellules cancéreuses par une approche de chimie click-and-release à partir de micelles. Résultat : une délivrance optimale in vitro du médicament anticancéreux dans les cellules ! 
Publié le 17 janvier 2024

L'efficacité de certaines molécules thérapeutiques (hydrophobes) peut être dégradée par l'environnement physico-chimique in vivo où elles sont peu solubles, trop vite métabolisées ou encore, mal distribuées. Une solution consiste à encapsuler ces molécules à l'intérieur de micelles dans lesquelles elles seront acheminées jusqu'à leur cible, par exemple des cellules cancéreuses dans le cas d'une chimiothérapie.

Des chercheurs de Joliot ont développé des procédés chimiques click and release permettant de dissocier ces micelles uniquement à l'intérieur de cellules cancéreuses in vitro (lire Chimie click&release pour la délivrance ciblée de médicaments in vivo).

Ces développements en plein essor se heurtent cependant à des freins technologiques comme la libération incontrôlée du médicament ou une insuffisante sélectivité pour les cellules cancéreuses. Il est en effet difficile de contrôler les « déclencheurs » endogènes de la dissociation des micelles (pH ou enzymes) dans les tissus sains et pathologiques.

Deux réactions click and release au lieu d'une

Pour renforcer l'efficacité de la méthode, les scientifiques proposent d'utiliser deux réactions click and release au lieu d'une pour contrôler le désassemblage des micelles. C'est désormais l'accumulation simultanée, dans les cellules cancéreuses, de micelles à base de sydnonimines et de cyclooctynes qui provoque la destruction des micelles et la libération de leur contenu médicamenteux.

L'expérience de Joliot montre la libération complète d'un puissant anti-cancéreux (Entinostat) encapsulé dans les micelles internalisées dans des cellules cancéreuses en culture. L'activité antiproliférative du médicament est alors plus forte et plus rapide que celle observée dans le cas d'une diffusion passive hors du cœur des micelles (en l'absence de cyclooctynes).

Cette stratégie de double ciblage pourrait conduire à des thérapies plus sélectives et plus efficaces, dépourvues des effets secondaires souvent rencontrés lors des traitements classiques.

Lire aussi ​​Le prix Nobel de chimie 2022 décrypté par Frédéric Taran, spécialiste de la « chimie click » au SCBM.



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