Le cancer du rein revêt des formes plus ou moins sévères, avec une chance de survie pour la moitié des patients qui atteint 10 ans pour 60 % des malades, mais seulement 2 ans et demi pour 16 % d'entre eux.
Dans une étude récente, des chercheurs de l'Irig ont mis en évidence le potentiel pronostique de l'expression d'un type de collagène, à partir d'échantillons de tumeur de rein à cellules claires – le cancer du rein à cellules claires, de loin le plus fréquent, étant aussi le 7e type de cancer le plus répandu dans le monde occidental. Alors, pour identifier de nouveaux biomarqueurs de prédiction de la survie des patients, les scientifiques ont exploré le potentiel pronostique de l'expression de chaque gène.
Un biomarqueur plus robuste que les stades de la maladie
L'expression de l'un de ces gènes (COL7A1), codant pour une forme spécifique de collagène, se révèle être corrélée à l'avancée du cancer et donc au risque de décès. De plus, parmi des patients relevant du même « stade » de la maladie (comme le stade 2, généralement de bon pronostic), une expression forte de COL7A1 permet de repérer les patients au plus mauvais pronostic.
Cette nouvelle méthode est complémentaire et plus précise que le stade utilisé aujourd'hui en clinique. Le biomarqueur COL7A1 étant robuste, il peut être appliqué à tous les patients, quels que soient le stade de leur maladie, les thérapies reçues ou l'origine génétique ou ethnique des patients.
Un gène favorisant l'apparition de métastases
Les chercheurs ont réalisé des expériences sur des cellules de cancer du rein en culture. Celles-ci suggèrent que le gène COL7A1 participe à la migration des cellules cancéreuses, étape clé dans l'apparition de métastases chez les patients. Par ailleurs, la présence de COL7A1 est aussi corrélée à une forte expression de gènes impliqués dans des mécanismes moléculaires importants de la cancérogénèse (division cellulaire, réponse inflammatoire et transition épithéliale-mésenchymateuse). À terme, si le rôle de COL7A1 dans la migration des cellules cancéreuses était confirmé, ce gène pourrait devenir une cible thérapeutique pour réduire l'apparition de métastases.
Pour améliorer encore les prédictions, les chercheurs de l'Irig utilisent actuellement des méthodes d'intelligence artificielle pour étudier l'expression de plusieurs gènes.