Des températures élevées affectent les rendements agricoles, et à terme, le réchauffement global pourrait devenir le facteur principal de leur dégradation. Or la plupart des études utilise des modèles agronomiques de récoltes qui ne décrivent pas correctement l'effet des hautes températures.
Au sein d'une collaboration internationale, des chercheurs du LSCE ont montré qu'un ensemble de neuf modèles reproduit fidèlement la réponse à la température des rendements de maïs, de soja et de blé américains. En l'absence d'irrigation, l'indicateur de croissance du maïs et du soja diminue jusqu'à 6% dès que la température de journée excède 30°C. En présence d'irrigation en revanche, on ne relève pas de baisse significative, ni sur le terrain, ni dans les simulations.
Ceci conforte l'hypothèse selon laquelle le " vrai " coupable est le stress hydrique associé aux températures élevées. Pour le blé, une dégradation du rendement à haute température n'a été observée, ni par l'expérience, ni par simulation, en conditions réelles car la température au cours de la croissance de la plante est jusqu'à présent restée en-dessous de la valeur critique.
À l'avenir, les rendements des trois céréales déclineront dès lors que la température excèdera durablement 30°C. Un taux accru de CO2 ne pourra que faiblement réduire les pertes de rendement, à la différence de l'irrigation.