Selon l'étude, la part des émissions de méthane d'origine anthropique est d'environ 60 %. L'élevage (ruminants) et l'agriculture (riz) y contribuent à hauteur de 36%. Les émissions naturelles (zones inondées, lacs, termitières, dégazages géologiques, hydrates, etc.) admises jusqu'à présent sont probablement surestimées. Le dégazage de méthane formé il y a plus de 50.000 ans pourrait représenter jusqu'à 30 % des émissions totales, dont 21 % dus à l'exploitation du charbon, du pétrole et du gaz et 9 % d'origine géologique.
Au vu de l'importance croissante du méthane, les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre élaborés par les climatologues pour simuler le climat futur doivent désormais être cohérents avec ces nouvelles données. Or aucun scénario du 5e rapport du Giec ne reproduit les observations récentes. Une lacune à combler !
Plus de 80 chercheurs de spécialités variées ont contribué à ce bilan très détaillé sur des sources de méthane de natures très diverses. Celui-ci devra être remis à jour très régulièrement comme celui sur le CO2. Pour limiter le réchauffement global à 2°C, il ne faudra pas se contenter de limiter les émissions de carbone, il faudra aussi réduire celles de méthane.