Le
cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : une
française sur huit sera concernée au cours de sa vie. Lorsque les cellules
cancéreuses se disséminent au-delà de leur tissu d’origine, on parle de cancer
métastatique. La présence de métastases en dehors du sein est la principale
cause de décès chez les personnes atteintes de ce cancer avec une durée de vie
allant de quelques mois à quelques années, la survie médiane n’étant que de 24
à 30 mois après le diagnostic.
Pour améliorer le pronostic et donc le traitement, un biomarqueur spécifique à
l’évolution métastatique est nécessaire. C’est sur ce sujet que se sont penchés
des chercheurs de BIG (CEA-Inserm-UJF) et leurs partenaires de l’essai clinique
« SEMTOF », piloté par le centre Léon Bérard. Ils ont ainsi mis en
lumière le rôle du biomarqueur VE-cadhérine dans le cancer du sein métastatique
et hormono-résistant.
La VE-cadhérine est une protéine
transmembranaire spécifique des cellules endothéliales, celles qui tapissent
l’intérieur des vaisseaux sanguins. Lorsqu’une tumeur se développe ou
s’installe dans un nouvel emplacement, elle créé des vaisseaux sanguins qui
vont l’alimenter, c’est l’angiogenèse. Cependant, les petits vaisseaux
nouvellement créés sont très irréguliers et les cellules endothéliales qui les
composent peu cohésives entre elles, facilitant la dissémination des cellules
tumorales dans la circulation sanguine. La VE-cadhérine soluble étant un
biomarqueur des cellules endothéliales elle est aussi, par extension, impliquée
dans le processus de métastases.
En la mesurant dans le sang des patientes, les chercheurs ont montré que la
détection d’une grande quantité de cette protéine indiquait une forte
angiogenèse liée à une croissance tumorale et par extension un mauvais
pronostic de survie. Au contraire, un taux faible de VE-cadhérine après traitement
confirmait un affaiblissement tumoral et donc un bon pronostic vital.
L’amélioration du pronostic serait une grande avancée pour les thérapies
anti-angiogéniques car elle permettrait une prise en charge thérapeutique personnalisée
en fonction de la gravité du cancer et de sa réceptivité aux traitements. L’efficacité
de la VE-cadhérine soluble comme biomarqueur est déjà à l’étude sur 500
patientes d’une cohorte.