Les hormones androgènes et leurs récepteurs (AR) sont impliqués dans le cancer de la prostate. Ils sont produits par l'organisme à partir du gène AR, via les ARN messagers. Or, ces derniers peuvent parfois être "éteints" par de petites séquences d'ARN, appelées micro-ARN (voir zoom ci-dessous).
Des scientifiques du CEA-Irig, en collaboration avec l'Imperial College of London, ont identifié des micro-ARN susceptibles de moduler l'activité des AR dans les cancers de la prostate. Pour cela, ils ont testé une collection d'inhibiteurs de tous les micro-ARN du génome humain sur une lignée cellulaire exprimant le gène d’AR fusionné à la luciférase, une protéine luminescente permettant de suivre l’expression du gène AR dans les cellules. Parmi eux, trois ont réduit de façon significative à la fois la transcription du gène d'AR, les taux d'ARN messagers et de protéines. En résumé, cette étude a permis d’identifier des micro-ARN qui modulent l'activité AR dans les cancers de la prostate, y compris le cancer de la prostate résistant à la castration hormonale.
Zoom sur....les micro-ARN
Les micro-ARN sont des acides ribonucléiques simple brin très courts (en général de 21 à 24 nucléotides), capables d’inhiber l’expression d’un gène cible par répression traductionnelle ou dégradation de l’ARN messager. Les recherches menées sur les micro-ARN ont mis en évidence leurs multiples rôles dans la régulation (négative et parfois positive) de l’expression des gènes. L’expression aberrante de micro-ARN serait également impliquée dans de nombreuses pathologies, et des thérapies fondées sur ces petites protéines sont actuellement à l’étude.