Résultat scientifique | Etoiles
Un nouvel éclairage sur les pouponnières d’étoiles
CEA/Frédérique Motte
Chapeau
De nouvelles observations d'une équipe internationale impliquant l'Irfu mettent pour la première fois en défaut une idée partagée par les astrophysiciens depuis 1955, selon laquelle la distribution en masse de jeunes étoiles juste formées serait quasiment universelle. De nombreux calculs impliquant la formation d'étoiles massives – celui du nombre de supernovae par exemple – devront être révisés !
Publié le 25 juin 2018
Corps de texte
Derrière le voile des nébuleuses, des nuages de gaz s'agglomèrent et s'effondrent sur eux-mêmes pour former les « cœurs progéniteurs » qui deviendront des étoiles. Ils évoluent en groupes, accumulent de la matière et se fragmentent jusqu'à ce que se dessine un amas de jeunes étoiles. Celles-ci présentent une distribution en masses que l'astrophysicien américain Edwin Salpeter a décrite en 1955 sous la forme d'une « loi ».
Par ailleurs, les astronomes avaient observé, pour des nuages moléculaires peu denses et proches de nous, une répartition en masses similaires pour les cœurs progéniteurs et pour les jeunes étoiles : la proportion d'objets « massifs » y était sensiblement identiques.
Grâce à la sensibilité accrue d'Alma (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), les chercheurs ont pu étudier un nuage plus dense et plus éloigné de nous, l'amas de cœurs progéniteurs W43-MM1. Ils ont pu établir une statistique de masses de cœurs allant d'une à cent masses solaires. Surprise : la distribution obtenue n'obéit pas du tout à la loi de 1955 !
Ce résultat questionne l'universalité de la distribution en masses des jeunes étoiles et la filiation entre la distribution des cœurs progéniteurs et celle des « nouveaux-nés » stellaires.
Ces travaux ont été conduits par des chercheurs du CNRS, de l'Université Grenoble Alpes et de l'Irfu.
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