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À quel rythme le carbone des sols se renouvelle-t-il ?


​Grâce à l'analyse des isotopes stables du carbone, des chercheurs de l'Inra et du LSCE précisent pour la première fois la cinétique de renouvellement du carbone des sols en fonction de sa profondeur d'enfouissement et d'autres facteurs comme le climat et la gestion des terres. Pas moins du quart du carbone du premier mètre des sols a été renouvelé en cinquante ans ! Cette étude de grande ampleur donne des clés pour mieux prédire le cycle du carbone et optimiser l'usage durable des sols, en prenant désormais en compte le carbone profond.
Publié le 13 juillet 2018
​Les sols sont un réservoir majeur du carbone de la planète. Leur stock pèse le double de celui des végétaux ou de l'atmosphère. Les plantes fixent le carbone du CO2 atmosphérique grâce à la photosynthèse, l'incorporent au sol sous forme d'exsudats racinaires et de résidus. Ce carbone y séjourne ensuite avant d'être converti à nouveau en CO2 grâce à la respiration des organismes décomposeurs.

Des chercheurs ont déterminé la durée de résidence et la distribution verticale du carbone issu de la végétation dans 112 sols de prairies, forêts ou cultures, situés sur l'ensemble du globe.

Ils ont ainsi pu montrer qu'entre 1965 et 2015, environ un quart du carbone des sols de la planète a été renouvelé. 80 % de ce carbone « jeune » se trouve dans les couches superficielles (jusqu'à 30 cm) et 20 % entre 30 cm et 1 m. En profondeur, le carbone se renouvelle en effet beaucoup moins vite qu'en surface, ce que révèle l'âge médian du carbone dans les sols tropicaux, qui s'échelonne de 7 ans jusqu'à 1250 ans, à un mètre.

Par comparaison aux prairies et aux forêts, la culture réduit sévèrement la teneur en carbone des couches superficielles du fait des récoltes des végétaux mais l'étude montre que les sols cultivés reçoivent davantage de carbone en profondeur qui compte 30 % de carbone jeune (alors que la valeur moyenne est établie à 20 %). Il est remarquable que l'âge du carbone des sols cultivés tempérés puisse atteindre 75 ans en surface : les matières organiques de nos sols sont l'héritage de plusieurs générations d'agriculteurs !

Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec l'Inra et le centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (Aix-Marseille Univ, CNRS, IRD, Collège de France, Inra).  


Sol du système d'observation et d'expérimentation sur le long terme des prairies permanentes dans le Puy-de-Dôme. 
© Jérôme Balesdent / Inra

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