Le lupus est une maladie auto-immune qui touche environ 30 000 personnes en France[1], principalement des femmes. Les symptômes sont variés avec des atteintes dermatologiques et/ou articulaires. Les poumons, les reins ou le système nerveux peuvent aussi être affectés. Comme pour les autres pathologies auto-immunes, les défenses immunitaires, qui normalement ne s’attaquent qu’aux éléments « extérieurs » (bactéries, virus…), se retournent contre les cellules mêmes de l’organisme.
« La protéine C1q est bien connue pour son rôle de protection vis-à-vis des maladies auto-immunes chroniques, notamment le lupus », raconte Nicole Thielens, chercheuse à l’IBS. C1q protège, mais de quelle manière ? Des scientifiques de l’Imperial Biomedical Research Center, en Grande-Bretagne, et de l’IBS ont montré dans un modèle préclinique chez la souris qu’un déficit en C1q déclenche une réponse exubérante de certaines cellules du système immunitaire. « Il s’agit des lymphocytes T qui combattent les infections virales, explique la chercheuse. Lorsque le nombre de ces cellules devient trop élevé, le système immunitaire commence à dysfonctionner et à attaquer l’organisme. Ceci pourrait expliquer l’augmentation des poussées observée lorsque des patients atteints de lupus contractent une infection virale. »
Ces travaux montrent pour la première fois que les lymphocytes T cytotoxiques, bien connus pour leur rôle crucial dans la protection contre les virus, pourraient également jouer un rôle-clé dans le lupus, via la protéine C1q. Reste à tester cette hypothèse dans une cohorte de patients.
[1] Etude 2014 SNIIRAM (Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie) et PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information)