​Un candidat possible pour la matière « noire » est une quatrième famille de neutrinos, encore jamais détectée, qui se distingue des trois autres par l'absence d'interaction faible. Une méthode de détection consiste à relever le spectre complet de désintégration bêta du tritium. L'existence du neutrino stérile se traduirait par une minuscule déformation de ce spectre (10-6). D'où le projet d'un nouveau détecteur silicium comprenant cent mille pixels, dont un prototype à sept pixels est en cours de caractérisation à l'Irfu.

Par ailleurs, une équipe de l'Irfu travaille à la détection de photons cosmiques dans la gamme du MeV, entre les rayons X durs d'Integral et les rayons gamma de haute énergie de Fermi et Hess-CTA. Ce domaine largement inexploré pourrait être analysé par un télescope basé sur la « diffusion Compton ». D'où le développement d'un nouveau dispositif associant un scintillateur et un détecteur silicium multicouches équipé d'une électronique de lecture rapide, à l'étude à l'Irfu.

Or en avril 2016, le Cnes a proposé aux équipes de l'Irfu un test en ballon stratosphérique prévu trois mois plus tard. Offre acceptée ! En un temps record a été construit un petit  télescope Compton, équipé notamment de quatre détecteurs silicium de sept pixels et du système de lecture de l'Irfu. Prêt quelques heures avant le vol, Cocote s'est envolée… avec succès.

Cette collaboration associe le Laboratoire astroparticules et cosmologie (APC, CNRS / CEA / Université Paris Diderot / Observatoire de Paris), Max-Planck Institut(Munich), Technical University of Munich, Institute for Advanced Study (Munich), Karlsruhe Institute for Technology (KIT), le Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière (CNRS / Université Paris-Sud), l'Institut de physique nucléaire d'Orsay (CNRS / Université Paris-Sud), l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie et le Cnes.