Les chromosomes disposent d’une séquence d’ADN bien particulière à chacune de leurs extrémités : les télomères. Ces derniers raccourcissent avec l’âge, l’inflammation et le stress. Lorsqu’ils ne sont plus assez longs, la division cellulaire s’arrête et la cellule meurt. Pas toujours. Car une cellule cancéreuse arrive à les maintenir et devient immortelle. La protéine TRF2, connue pour protéger les télomères, est une des causes de cette longévité.
Selon une étude de l’ENS-Lyon, qui a bénéficié de l’expertise en cytogénétique du CEA-IRCM, l’action de TRF2 ne s’arrête pas là. Cette protéine s’avère aussi, indirectement, diminuer le recrutement et l’activation de certaines cellules du système immunitaire : les Natural Killer (NK). Elle aurait ainsi un double rôle oncogène en assurant la longévité des cellules cancéreuses d’une part et en empêchant le système immunitaire de les combattre d’autre part. Les chercheurs ont mis en évidence son partenaire pour sa seconde mission : HS3ST4. Cette protéine serait activée par TRF2 pour bloquer le recrutement des NK et empêcher les défenses de l’organisme d’entrer en jeu.
Ces travaux ont nécessité une approche très multidisciplinaire. Le CEA-IRCM a réalisé les études de l’instabilité télomérique et des anomalies chromosomiques. Il a ainsi contribuer à caractériser les modèles permettant de dissocier la fonction de maintenance des télomères de celle d’activateur du système immunitaire.