Les guêpes parasites constituent une part importante de la biodiversité et jouent un rôle majeur dans le contrôle des populations d’insectes, notamment celles qui ravagent les cultures. Un grand nombre de ces guêpes pondent et se développent au stade larvaire à l’intérieur de chenilles. Pour cela, elles paralysent le système immunitaire de leurs hôtes. Un groupe de scientifiques, animé par l’Inra et le CNRS et composé notamment de chercheurs du CEA-IG, a découvert les rouages de ce mécanisme original chez la guêpe Venturia canescens.
Lorsque la guêpe pond dans la chenille parasitée, elle sécrète des protéines immunosuppressives dirigées contre son hôte. Les chercheurs ont découvert que l’ADN de cette guêpe comporte des fragments du génome d’un virus qui lui servent à enrober ces protéines, à les diriger puis et à les introduire dans les cellules immunitaires de la chenille afin de les inactiver. Ce virus domestiqué, de type « nudivirus », a été capturé par la guêpe. Au cours de l’évolution, seule l’information génétique du virus permettant la formation d’enveloppes a été conservée.
En plus de leur intérêt pour les sciences de l’évolution, ces travaux pourraient avoir des retombées dans la conception de nouveaux vecteurs thérapeutiques pour délivrer des molécules chez l’homme.