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Interview | Astrophysique

Portrait de Sylvain Chaty - " La colonisation de l'espace à l'oeil nu "


​Sylvain Chaty est astrophysicien, chercheur au laboratoire AIM (département d’astrophysique) du CEA de Paris-Saclay et professeur à l’Université de Paris. Le 19 mars 2020, à l’aube du confinement, est paru son dernier livre “La colonisation de l’espace à l’oeil nu”, aux éditions du CNRS.

Publié le 28 avril 2020
 


Quels sont les sujets de vos recherches ?

Je travaille sur les couples d'étoiles dont l'une d'elles s'est effondrée pour devenir une étoile à neutrons ou un trou noir. La matière de l'étoile qui vit encore est alors attirée vers l'autre corps, jusqu'à ce que ce dernier s'effondre lui aussi en résidu stellaire. Finalement, la fusion de ces résidus stellaires donnera lieu à des explosions gigantesques. Certains types de ces objets sont détectés par les ondes gravitationnelles, et par les photons dans le cas des étoiles à neutrons. Aujourd'hui, on pratique ce que l'on appelle l'astronomie multi-messagers, ce qui signifie que l'on étudie le ciel avec différents vecteurs d'informations, que sont les photons, les neutrinos, les rayons cosmiques ou encore les ondes gravitationnelles.

Quelles ont été les étapes de création de votre livre " La colonisation de l'espace à l'oeil nu" ?

Le sujet du livre que j'ai écrit n'a rien à voir avec le sujet de ma recherche. Mais l'un des cours que je donne depuis plusieurs années à l'université de Paris s'intitule "Exobiologie". Il traite de la manière dont est apparue la vie sur Terre et la manière dont on pourrait chercher de la vie ailleurs dans le système solaire et dans les exoplanètes. Il m'intéressait donc de me demander si, au vu des propriétés des autres planètes, il était possible de coloniser une (par exemple) planète ou un corps du système solaire. C'est en discutant avec la responsable des éditions du CNRS que nous est donc venue l'idée de ce thème. Il s'agit du troisième titre de la collection "à l'oeil nu", après les deux premiers numéros, "Sapiens" et "La Terre".

J'ai passé beaucoup de temps à la rédaction, surtout le soir. Au début, je me forçais à écrire une ou deux heures chaque jour mais c'est finalement rapidement devenu une drogue ! Une fois satisfait, j'ai confié pour relecture chaque chapitre à différents collègues et l'ensemble du livre à ma mère, ma relectrice officielle pour corriger les fautes d'orthographe ou pour revoir les tournures de phrases ! C'est ensuite l'éditrice qui me l'a renvoyé avec plein de nouvelles corrections, d'ajout de paragraphes, etc. En fin de compte, après les corrections, tout le monde était satisfait du produit final.

De quelle manière le confinement a-t-il impacté la promotion du livre et votre quotidien ?

Le livre devait paraître lors de l'inauguration du Salon du livre, le 19 mars. J'étais invité pour en parler mais tout a été annulé. Il devait aussi y avoir une présentation officielle le 29 mars dans la librairie La Régulière à Paris, également annulée, tout comme le salon des livres Époque à Caen, qui devait se dérouler en mai. La promotion du livre a donc pris un sérieux coup de frein, mais comme tous les livres qui devaient paraître à cette période.

Depuis le début du confinement, je commence le matin par regarder mes mails avant de poursuivre avec l'école à la maison avec mon fils et ma fille, respectivement en CE1 et en 6e. Ca dure à peu près 2h chaque matin, même pendant les vacances. L'après-midi est ensuite ponctuée par les visioconférences, ou de temps en temps par les cours que je donne. L'un de mes cours de master se déroule en visio aussi, pendant 3h, avec des documents que je montre à l'aide de ma souris, et les élèves posent des questions vocalement ou par messages.

J'ai aussi deux projets d'écriture en cours. L'un d'eux concerne la vie des étoiles et est davantage destiné aux adolescents. Avec le même éditeur, j'ai également un projet de livre dont le sujet ne doit pour l'instant pas être dévoilé, mais promis je vous donnerai l'info en avant-première !


Ouvrage paru aux CNRS Editions

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