Publié le 4 juillet 2018
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Directeur de recherche émérite au LSCE, Jean Jouzel est mondialement reconnu pour ses analyses de la glace de l'Antarctique et du Groenland permettant de reconstituer les climats du passé. En 1994, il intègre le Giec dont il devient vice-président du groupe scientifique de 2002 à 2015.
Pour Jean Jouzel, les grandes questions sur le climat restent les mêmes que celles posées il y a trente ans mais elles se précisent. Par exemple, l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des évènements extrêmes (tempêtes, sécheresses, inondations, cyclones…) est plus que jamais d'actualité. Si les chercheurs s'accordent sur les mécanismes à l'origine de la montée des eaux (expansion thermique de l'océan et fonte des glaces), ceux-ci sont si complexes – au niveau de la contribution des calottes glaciaires, en particulier – qu'il est difficile de prédire l'évolution du niveau marin à terme pour un scénario d'émissions de CO2 donné. Pourtant, les conséquences seront très différentes selon que son élévation atteindra 50 centimètres ou 3 mètres à la fin du siècle, notamment en fonction de l'hypothèse concernant nos futures émissions de gaz à effet de serre. La géographie et les implantations humaines sont également essentielles, d'où l'urgence d'analyses aux échelles régionales et locales qui permettront de mettre en place des politiques d'adaptation et d'atténuation des effets des changements climatiques.
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