Lancée à la mi-janvier sur le tokamak West du CEA-IRFM, la nouvelle campagne expérimentale est dédiée au développement de scénarios pour des plasmas de longues durées, et sur l'utilisation des antennes ICRH (Ion Cyclotron Resonance Heating) à haute puissance qui permettent de contrôler la contamination au tungstène (celui du divertor du tokamak) tout en augmentant la puissance radiofréquence disponible. En deux semaines à peine, les équipes atteignent plusieurs records.
Nouveau record de puissance par antenne ICRH
Les deux premières sessions dédiées à l'optimisation de la puissance ICRH se sont déroulées les 25 et 31 janvier. Ces journées ont permis de monter progressivement la puissance ICRH sur les deux antennes disponibles, sur des configurations plasmas adaptées à ce type de chauffage, c'est-à-dire à fort courant plasma et forte densité. Un jalon de 4 MW couplé (soit 2 MW par antenne, nouveau record sur West) a été obtenu lors de la seconde session, réalisée le lendemain de la « boronisation ». Ce processus chimique doit permettre d'éviter que des impuretés, issues de l'exposition des composants au plasma, pénètrent dans le plasma ; elle consiste à recouvrir toute la paroi interne du tokamak, celle faisant face au plasma, d'une fine couche de bore (entre 10 et 100 nanomètres).
Nouveaux records de durée
Le record de 117 secondes du 22 janvier dernier n'aura pas gardé son titre longtemps puisqu'un record de 164 secondes (choc #59199) a été établi le 2 février, puis un autre de 4 minutes 18 secondes le vendredi 9 février (choc #59307). De belles performances se profilent, sur le chemin du record de Tore Supra (6 minutes et 30 secondes), et en bonne voie pour atteindre les 1000 secondes (environ 17 minutes) !