Les événements d'Acqua Alta à Venise, notamment les inondations catastrophiques de 1966, 2008, 2018 et 2019, ont infligé des dommages substantiels au patrimoine culturel et économique de la ville, y compris à l'emblématique basilique Saint-Marc. En étudiant l'attribution de ces événements au changement climatique, des chercheurs du LSCE (CEA/CNRS/UVSQ) et leurs collègues italiens fournissent des informations essentielles. Il s'agit notamment d'éclairer les stratégies de sauvegarde de Venise, et d'autres villes côtières similaires, contre les futurs défis climatiques.
Leur recherche emploie une approche innovante qui se base sur des analogues de modèles atmosphériques pour examiner quatre événements Acqua Alta notables dans la lagune de Venise, en particulier ceux liés à des cyclones méditerranéens intenses qui se sont produits en 1966, 2008, 2018 et 2019. « Nos résultats fournissent des preuves irréfutables que les modifications de la circulation atmosphérique, bien qu'elles ne soient pas uniquement imputables aux activités humaines, sont indéniablement liées à la gravité accrue de ces événements. Ils confirment la grande vulnérabilité de Venise aux impacts du changement climatique », indique Davide Faranda du LSCE.
Poursuivre les efforts de recherche pour optimiser les stratégies d'adaptation
En outre, l'étude procède à une évaluation complète du système MoSE. Il s'agit d'une rangée de parois mobiles escamotables pour isoler la lagune de Venise de la mer Adriatique durant les phénomènes de hautes marées dépassant un niveau de 1,10 mètre jusqu'à 3 mètres. « Ce système d'adaptation s'est avéré efficace dans la protection de la ville contre les évènements ayant des analogies historiques, en particulier ceux liés à l'inondation catastrophique de 1966 et aux marées qui ont atteint jusqu'à 1,94 mètres », souligne le climatologue.
Malgré les informations obtenues sur l'attribution et les conséquences des événements extrêmes de l'Acqua Alta, l'étude révèle des limites qui méritent d'être prises en compte, comme la disponibilité des données. Il apparaît ainsi nécessaire de poursuivre les efforts de recherche afin d'optimiser les stratégies d'atténuation et d'adaptation à des événements extrêmes sans précédent et plus fréquents à l'avenir.