Le cancer du sein compte de multiples sous-types biologiques, moléculaires et histologiques qu'il est important d'identifier, grâce notamment à la métabolomique. En effet, elle peut permettre de mieux comprendre le rôle d'un dysfonctionnement métabolique dans le déclenchement de processus cancéreux ou encore, d'identifier des signatures corrélées à l'agressivité du cancer.
C'est pourquoi des chercheurs de Joliot et leurs partenaires ont réalisé une analyse métabolomique de tumeurs du sein chez une centaine de patientes :
- 51 traitées à Nice entre 2013 et 2016 (stades I à IIIB),
- 49 traitées à Dijon entre 2007 et 2012 (stades IIA à IV).
Le premier groupe a servi à créer une base de données pour construire un modèle et le 2e à tester ce modèle. Une signature métabolomique des tumeurs invasives de haut grade a ainsi pu être déterminée avec une probabilité de succès de 90 % (par rapport à une tumeur de grade inférieur).
En particulier, les chercheurs ont identifié plusieurs biomarqueurs de l'agressivité tumorale parmi lesquels la N1,N12-diacétylspermine et des métabolites issus d'un précurseur de la sérotonine (tryptophane) qui participent à l'inhibition de la réponse immunitaire.
Ces résultats permettent d'envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques : en particulier, une orientation plus efficace des patientes dans les différents essais cliniques d'immunothérapie et, à terme, une prise en charge personnalisée.