La maladie de Huntington est une affection héréditaire rare qui se traduit par une dégénérescence des neurones, provoquant d'importants troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques.
Elle est causée par la mutation du gène codant pour la huntingtine. Mutée, cette protéine n'est plus en mesure d'assurer ses fonctions et devient toxique pour les neurones, déclenchant un mécanisme de défense du cerveau. Les astrocytes, cellules de soutien des neurones, changent alors de comportement : ils deviennent « réactifs ».
Traditionnellement, les astrocytes réactifs sont considérés comme délétères pour le cerveau car ils aggravent les symptômes de maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer.
Des chercheurs du CEA-Jacob, en collaboration avec GenoSplice technology, ont voulu étudier leur influence sur la maladie de Huntington dans des modèles murins. Pour cela, ils ont stimulé la formation d'astrocytes réactifs via des vecteurs viraux ciblant la voie de signalisation JAK2-STAT3.
Ils observent que les astrocytes réactifs aident les neurones à éliminer la protéine huntingtine mutée : la quantité et la taille des amas de protéine mutée sont réduites. À noter également l'amélioration de certaines caractéristiques moléculaires et fonctionnelles de la pathologie retrouvées dans les modèles murins, dont des paramètres mesurables par imagerie cérébrale non-invasive.
Les neurones et les astrocytes rendus réactifs coopèrent via deux mécanismes complémentaires.
- Les astrocytes réactifs voient leur capacité de dégradation des protéines accrue.
- Ils libèrent des exosomes contenant des protéines chaperonnes qui aident les neurones à éliminer la huntingtine mutée.
Les chercheurs vont désormais optimiser la stimulation sélective des astrocytes, afin d'ouvrir la voie à de possibles traitements.