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L’imagerie préclinique multimodale éclaire le développement de la maladie de Huntington


​Une étude d'imagerie multimodale préclinique menée par le CEA-Jacob (MIRCen) permet de détailler la succession d'altérations cérébrales imputables à la maladie de Huntington.
Publié le 25 avril 2022

Les premiers signes cliniques de la maladie de Huntington n'apparaissent qu'à l'âge adulte et aucun traitement ne permet aujourd'hui de guérir cette affection neurodégénérative, rare et héréditaire, ni même de ralentir son évolution.

La maladie commence par une phase cliniquement silencieuse (pré-symptomatique) à laquelle succèdent des troubles moteurs, psychologiques et cognitifs s'aggravant peu à peu. Cette phase est relativement mal connue et il serait intéressant de disposer de biomarqueurs précoces pour mieux comprendre la progression de la maladie et développer de futurs traitements.

En 2018, une étude met en évidence, sur des modèles murins de la maladie de Huntington, une vulnérabilité accrue du corps calleux – une structure de la substance blanche connectant les deux hémisphères du cerveau.

Pour en savoir plus, des chercheurs du CEA-Jacob ont exploré le rôle des connexions cérébrales et de la substance blanche dans la maladie de Huntington. Ils ont pour cela choisi des souris modèles dont l'âge (entre 2,5 et 18 mois) correspond chez l'homme à la période allant du jeune adulte à la personne âgée. Afin d'identifier les modifications anatomiques, métaboliques et structurelles du cerveau au cours du suivi des animaux, ils ont développé un protocole d'imagerie IRM associant différentes modalités :

  • anatomique ;
  • métabolique ciblant le glutamate ;
  • de diffusion ;
  • par transfert de magnétisation.

Ils observent plusieurs étapes dans le déroulement de la maladie :

  • à 5 mois, apparition de défauts dans le corps calleux en l'absence de signe clinique ;
  • à 8 mois, modification du métabolisme du glutamate dans le corps calleux ;
  • à 12 mois, propagation de cette modification métabolique aux structures adjacentes;
  • à 18 mois, atrophie des structures corticales et striatales.

Or, l'atrophie de ces structures cérébrales est le principal biomarqueur utilisé pour évaluer la progression de la maladie chez l'homme. La vulnérabilité du striatum et des cortex frontal et moteur, associée à des altérations du corps calleux, semble mettre en évidence le rôle potentiel de la substance blanche et de la voie de transmission du glutamate dans les dysfonctionnements caractéristiques de la maladie de Huntington.

Adapter ce protocole d'imagerie multimodal en clinique chez l'homme permettrait de définir des biomarqueurs plus robustes de la phase pré-symptomatique de la maladie pour une meilleure évaluation de thérapeutiques ciblées.


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