​Le graphène est un feuillet carboné d'épaisseur mono-atomique, intéressant notamment pour l'électronique à haute fréquence et pour les anodes d'accumulateurs. Ses propriétés physiques, optiques ou catalytiques peuvent être encore enrichies en créant une distribution de trous de taille nanométrique, aléatoirement distribués sur le feuillet.

Pour cela, des chercheurs ont irradié avec des ions lourds un empilement constitué d'un feuillet de graphène inséré entre des couches de polymère et de cuivre. Les ions d'or 200 de l'accélérateur de GSI (Darmstadt, Allemagne) sont suffisamment rapides pour créer en incidence normale des traces d'endommagement rectilignes, cylindriques et homogènes sur toute la couche polymère et traverser le graphène. Ces traces sont ensuite révélées et le cuivre est éliminé par voie chimique.

Ce procédé original comporte peu d'étapes et permet de traiter de plus grands formats que les techniques utilisant un masquage.

En marge de la nanofiltration, le graphène nanoporeux a également un potentiel applicatif important en électronique, pour les transistors à effet de champ (ouverture du gap), en optique, en catalyse et dans le domaine des capteurs.

Ces travaux ont été réalisés avec l'Université de Bologne, le Politecnico de Turin (Italie), et l'équipe de l'accélérateur d'ions lourds du GSI, à Darmstadt (Allemagne).