Définie par la dernière inversion de polarité du champ magnétique terrestre, la limite entre Pléistocène inférieur et Pléistocène moyen remonte à environ 773 000 ans. Or il n'existe aujourd'hui aucune séquence géologique de référence (ou stratotype) de cette limite. Trois sites sont candidats au titre : Montalbano Jonico, Valle di Manche (Italie) et Chiba (Japon).
À Montalbano Jonico (Basilicate), les sédiments marins se sont déposés très rapidement, favorisant une haute résolution temporelle des analyses stratigraphiques. Malheureusement, les mesures paléomagnétiques classiques y sont interdites par une ré-aimantation des sédiments, postérieure à l'événement étudié.
Des chercheurs ont contourné cette difficulté en dosant le béryllium 10, produit par interaction entre l'atmosphère et les rayons cosmiques. Ils ont ainsi pu identifier dans la coupe sédimentaire le doublement de la production de 10Be, dû à la diminution de l'intensité du champ magnétique terrestre pendant l'inversion de sa polarité.
De plus, grâce à la présence de cendres volcaniques, ils ont pu dater très précisément ce signal, de manière absolue, par la mesure du rapport 40Ar/39Ar, et non pas indirectement, en s'appuyant sur un « modèle d'âge ».
Ces travaux résultent d'une collaboration avec le Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement (Aix-en-Provence) et de l'Université Aldo Moro de Bari (Italie).