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Résultat scientifique | Paléoclimats

Les vers de terre donnent le tempo de la dernière glaciation


​En datant par le carbone 14 les granules de calcite secrétés par des vers de terre, une équipe pluridisciplinaire impliquant le LSCE a pu proposer, pour la première fois, un cadre chronologique précis pour toutes les phases de redoux de la dernière période glaciaire.


Publié le 1 août 2017
Au cours du dernier âge glaciaire, qui a débuté il y a environ 110.000 ans, de nombreuses fluctuations climatiques rapides ont été observées grâce à l'analyse de carottes de glace et de sédiments marins. Jusqu'à présent, ces redoux temporaires, appelés aussi événements de Dansgaard–Oeschger (DO), n'avaient pas été recensés de manière systématique sur les continents et leur datation précise restait à faire.

C'est maintenant chose faite grâce au profil de loess de Nussloch, dans la vallée du Rhin (Allemagne). Ce site est connu depuis plusieurs décennies comme l'enregistrement le plus complet des alternances climatiques de la dernière ère glaciaire. Les phases de réchauffement y sont associées au développement de sols « embryonnaires » caractéristiques, appelés gleys de toundra. L'humidité et le redoux ont favorisé la prolifération des vers de terre dont les excrétats carbonatés (« granules ») sont encore présents dans ces gleys.

L'ensemble des gleys a donc pu être daté par la mesure du carbone 14 dans les granules. Chaque redoux enregistré dans les glaces et les sédiments marins a trouvé son pendant sur le continent dans les gleys de Nussloch. Mieux, les analyses ont révélé des réchauffements faiblement marqués, inconnus jusque-là.

Ces résultats mettent en lumière la grande sensibilité des environnements loessiques aux changements climatiques glaciaires et une dynamique climatique plus complexe aux moyennes qu'aux hautes latitudes entre -27 000 et -20 000 ans. Ils vont sans doute faciliter la reconstitution d'autres épisodes paléoenvironnementaux rapides, à l'échelle régionale, voire continentale, selon le cas.



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