Les chercheurs viennent de reconstruire en 3D la structure de l'Univers grâce à l'étude de près de 8 000 galaxies dont l'éloignement ainsi que la vitesse sont connus avec précision. Cette méthode permet de cartographier aussi bien la matière ordinaire que celle majoritaire, dite « noire », car invisible aux télescopes.
Les galaxies sont entraînées par des « filaments » cosmiques à forte concentration de matière vers des « attracteurs » gravitationnels, comme repoussées par les régions les plus vides. La matière parcourt ainsi un réseau appelé toile cosmique, défini historiquement par les seules positions des galaxies, et qui s'enrichit désormais des informations inscrites dans leurs vitesses. Ô surprise, cette toile révèle des domaines jusque-là inconnus, tels que la « zone d'obscuration galactique », où se croisent plusieurs filaments cosmiques, mais que des poussières opaques contenues dans le disque de la Voie lactée dérobe à l'observation.
Cette architecture tridimensionnelle complexe peut être visualisée aisément grâce au logiciel SDvision développé au CEA. En particulier, une visualisation interactive en ligne permet d'explorer en immersion la toile cosmique des vitesses et de la comparer avec la distribution spatiale des galaxies.
Ces travaux confortent le modèle standard de cosmologie selon lequel les grandes structures de l'Univers se sont développées à partir de minuscules fluctuations initiales dues à la gravitation.
Ces travaux ont été réalisés avec l'Institut de Physique Racah de l'Université Hébraïque de Jérusalem, l'Université Claude Bernard Lyon 1 et l'Institut d'Astronomie de l'Université d'Hawaï.