L'analyse des sédiments marins montre que près d'un million d'années avant notre ère, la durée des cycles climatiques chute de cent mille à quarante mille ans. Pourquoi le rythme des glaciations s'est-il brusquement ralenti ? Pour résoudre cette énigme, les paléoclimatologues souhaitent analyser des carottes glaciaires encore plus anciennes qu'auparavant, c'est-à-dire au-delà de 800 000 ans.
Dans cette perspective, la sonde Subglacior va subir ses premiers tests en Antarctique cet été austral 2016-2017. Entièrement inédite, elle embarque un instrument laser capable de recueillir en continu des signaux géochimiques permettant de dater la glace et de contrôler sa continuité stratigraphique. Elle équipera la saison suivante le site proche de la station franco-italienne Concordia, considéré par les géophysiciens comme le plus prometteur.
Au-delà du consortium européen Beyond Epica – Oldest Icecore, auquel participent notamment le CNRS et l'Institut Paul-Émile Victor, la quête de la glace la plus ancienne mobilise des équipes américaines, chinoises, japonaises, russes et australiennes, coordonnées par le programme International Partnerships in Ice Core Sciences. Le LSCE se prépare à ce défi en développant une technique de datation absolue de la glace très ancienne.