La loi de 2006 prévoit que certains déchets nucléaires soient reconditionnés en vue d'un stockage conforme aux normes actuelles. C'est le cas en particulier des « déchets techniques » issus du démantèlement de l'Atelier de vitrification de Marcoule qui, entre 1978 et 1997, a conditionné des déchets provenant des installations du site.
Ces déchets techniques pourraient être incorporés à du ciment plutôt qu'à du verre ou du bitume parce que ce procédé est moins coûteux que la vitrification et présente moins de risque d'inflammation que le bitume. Reste à évaluer la bonne tenue à l'irradiation des ciments sélectionnés :
- silico-calciques, les plus courants (Portland) : portllandite Ca(OH)2,
- alumino-calciques, réputés plus résistants thermiquement et chimiquement : katoïte Ca3Al2(OH)12 et gibbsite Al(OH)3,
- phospho-magnésiens, utilisables en présence d'aluminium : brucite Mg(OH)2.
Plus précisément, les chercheurs ont étudié la réponse à l'irradiation des hydrates cristallins produits par l'hydratation du ciment, lors de sa fabrication. Ils ont utilisé pour cela l'accélérateur d'électrons Sirius du Laboratoire des solides irradiés, à Palaiseau.
Jusqu'à 300 mégagrays, la structure des hydrates examinés est conservée. Des doses dix fois supérieures (3 gigagrays) induisent différentes variations microstructurales, se traduisant notamment par des déformations de la maille cristalline qui ont été caractérisées.
Aucun changement de phase (amorphisation) n'a été observé, ce qui permet aux chercheurs de conclure que les hydrates étudiés peuvent résister aux conditions d'irradiation prévues pour ces stockages.