L'évaluation précise des émissions anthropiques de dioxyde de carbone (CO2) et de leur redistribution dans l'atmosphère, l'océan et la biosphère terrestre dans un climat en évolution – le bilan carbone mondial – est importante pour mieux comprendre le cycle mondial du carbone, étayer des politiques climatiques et prévoir les changements à venir.
Les émissions de CO2 ont baissé de 8,8 % sur le premier semestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Cela correspond à une baisse de 1551 millions de tonnes de CO2. Jamais une telle baisse n'avait été observée au cours des crises du siècle dernier, même pendant la crise économique de 2008.
Par secteur, les réductions les plus importantes proviennent du trafic routier, de l'électricité et de l'industrie. Sans surprise, puisque la Chine est le plus gros pollueur, c'est dans ce pays que la baisse de CO2 est la plus conséquente : 315 millions de tonnes, soit environ la pollution annuelle de la France. Cependant, malgré le confinement de 90 % de la population européenne au printemps, la production d'électricité n'a baissé que de 5 %.
Quatre chercheurs du LSCE – Frédéric Chevallier, Marion Gehlen, Nicolas Vuichard, Philippe Ciais – ont contribué à ce bilan en étudiant les émissions et les réservoirs de carbone dans l'atmosphère, l'océan et les écosystèmes terrestres.
Le Global Carbon Project est un consortium de plus de 50 institutions de recherche dans le monde entier qui rassemblent les observations, les statistiques et font tourner des modèles globaux pour mettre à jour et affiner le bilan carbone mondial, chaque année. Pour cela, il faut recenser les statistiques nationales et mondiales sur la consommation d'énergie, la production industrielle, les changements d'utilisation des terres, la propagation des incendies, les concentrations atmosphériques et océaniques CO₂ et de nombreuses données climatiques. Des dizaines de modèles déterminent ensuite, indépendamment, chacune des principales sources et chacun des principaux puits CO₂.
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