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Maladie de Parkinson : la diminution du soutien immunitaire en cause


​Dans le cadre d'une collaboration européenne, les chercheurs du CEA-Jacob montrent que l'exposition aux agrégats de protéines α‑synucléine pourrait diminuer la capacité de soutien de cellules immunitaires du cerveau, les astrocytes.

Publié le 3 mai 2021

La maladie de Parkinson résulte de la perte de neurones dopaminergiques, qui produisent la dopamine, notamment impliquée dans la régulation des mouvements. Cette maladie est caractérisée par la présence de corps de Lewy, amas toxiques composés majoritairement d'une forme anormale et agrégée de la protéine α‑synucléine. Ces agrégats sont transférés de neurones affectés à des neurones sains et aux astrocytes, cellules immunitaires du cerveau qui ont un rôle de soutien des neurones. Cependant, on connaît encore mal la relation entre leur accumulation, leur effet sur les astrocytes et leur impact sur les lésions neuronales conséquentes à la maladie.

En collaboration avec l'Université de Lund, les chercheurs de MIRCen à l'Institut Jacob ont mis en lumière un nouveau rôle des astrocytes dans la maladie de Parkinson.

Pour cela, ils ont différencié en astrocytes des cellules-souches humaines prélevées sur des échantillons provenant d'individus sains et de patients atteints de la maladie de Parkinson. En mettant les astrocytes ainsi obtenus en présence de différents types d'agrégats d'α‑synucléine, les chercheurs ont constaté que les cellules développent un processus au cours duquel les agrégats sont digérés en fragments plus petits et transportés à la surface cellulaire pour être reconnus par le système immunitaire.

Les chercheurs ont par ailleurs montré que l'exposition des astrocytes dérivés de patients parkinsoniens aux agrégats de l'α‑synucléine entraîne une diminution de leur métabolisme respiratoire et une réduction de la sécrétion de certaines protéines inflammatoires. Ces résultats suggèrent que la dégénérescence des neurones dopaminergiques dans la maladie de Parkinson serait la conséquence d'une diminution du soutien immunitaire des astrocytes.

Ces recherches montrent également que si les astrocytes sont capables de dégrader les petits agrégats, ce n'est pas le cas pour les très gros agrégats, similaires à ceux observés dans les stades avancés de la maladie. Ces résultats soulignent l'importance de l'identification d'une fenêtre thérapeutique précoce pour les futurs traitements de la maladie de Parkinson. En effet, si les processus sont trop avancés et les agrégats trop gros, il ne sera pas possible de dégrader ces structures et d'inverser la progression de la maladie.

Ces travaux devraient permettre la conception de nouvelles approches thérapeutiques destinées à retarder la progression de la maladie à travers les astrocytes.


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