Les carcinomes rénaux à cellules claires (ccRCC) représentent la majorité des cancers du rein de l'adulte. Ils ont la propriété d'être immunogéniques : ils sont reconnus par le système immunitaire du patient qui met alors en place une réponse immune contre la tumeur.
Toutefois, le système immunitaire peut être paralysé par la tumeur. Ceci se fait via des "checkpoints", des interactions moléculaires entre un ligand présent sur la cellule tumorale et un récepteur présent sur une cellule immunitaire. Cette interaction a pour conséquence l'inhibition fonctionnelle de la cellule immunitaire, bloquant ainsi la réponse immune anti-tumorale.
Malgré l'efficacité clinique de certains inhibiteurs de ces « checkpoints » (i.e., anticorps anti-checkpoint) pour traiter les ccRCC, de nombreux patients ne répondent pas au traitement, suggérant que des mécanismes immunosuppresseurs non encore décrits coexisteraient au sein des tumeurs et de leur microenvironnement. Dans ce contexte, l'objectif des chercheurs du CEA-Jacob et de CentraleSupélec a été d'identifier des nouveaux « checkpoints » exprimés spécifiquement dans les ccRCC et qui pourraient constituer des nouvelles cibles thérapeutiques. Ils ont pour cela couplé des méthodes statistiques avancées pour analyser des données transcriptomiques présentes dans la base de données TCGA1 (The Cancer Genome Atlas Program), et une validation biologique en utilisant des méthodes d'immunohistochimie et de cytométrie en flux.
Les résultats ont permis d'identifier et classer quarante-quatre checkpoints exprimés dans des échantillons de ccRCC, certains d'entre eux n'ayant jamais été décrits auparavant. La méthode récursive a permis d'identifier les protéines HLA-G et PD-L1 comme les « checkpoints » les plus pertinents. Par conséquent, cibler HLA-G soit de manière concomitante soit en cas de non-réponse aux anti-PD1 / PD-L1, serait une stratégie thérapeutique potentielle.