A l'instar du SARS-CoV-2, le virus Nipah est un virus zoonotique émergent qui utilise les voies respiratoires pour infecter l'humain et dont l'hôte naturel est la chauve-souris. Le virus Nipah provoque de graves épidémies quasi annuelles en Inde et au Bangladesh, avec un taux de mortalité qui peut atteindre 70%. Il peut être transmis d'homme à homme et représente donc une menace sévère de pandémie. Il fait partie des pathogènes déclarés comme problème majeur de santé publique par l'Organisation Mondiale de la Santé et fait partie des cibles primaires du consortium
CEPI pour le développement de vaccins.
La phosphoprotéine est une des trois protéines qui constituent la machine de réplication de ce virus et une cible potentielle pour le développement de médicaments antiviraux. Un brevet, géré par l'Université Grenoble Alpes (UGA) et délivré aux États-Unis et en Europe, protège un peptide dérivé de cette protéine qui bloque la réplication du virus. La protéine est également fascinante par sa taille et sa grande flexibilité qui la font ressembler à une pieuvre. Les chercheurs du CEA-Irig (IBS), du CNRS et de l'UGA, ont caractérisé sa structure par une combinaison originale de cristallographie, RMN, diffusion de rayons X aux petits angles et modélisation. Un bel exemple de biologie structurale intégrée.
Zoom sur le virus Nipah
Informations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)- Le tableau clinique de l’infection à virus Nipah chez l’homme est variable, allant de l’infection asymptomatique (infraclinique) à l’infection respiratoire aiguë, voire à l’encéphalite mortelle.
- On estime que le taux de létalité se situe entre 40% et 75% ; ce chiffre peut néanmoins varier selon les flambées, en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de prise en charge clinique.
- Le virus Nipah peut se transmettre à l’homme à partir des animaux (chauves-souris, porcs), mais aussi par contagion interhumaine directe.
- Les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae sont les hôtes naturels du virus Nipah.
- Il n’existe ni traitement, ni vaccin disponible, que ce soit pour l’homme ou l’animal. Chez l’homme, la prise en charge de la maladie repose essentiellement sur des soins de soutien.
- L’examen 2018 de la liste OMS des maladies prioritaires au titre du Schéma directeur en matière de recherche-développement indique qu’il est urgent d’y inclure l’infection à virus Nipah.