La muographie s'apparente à une radiographie qui utiliserait des particules très pénétrantes en provenance du cosmos (les muons), au lieu des rayons X émis par une source locale. À un détail près : les muons n'interagissant que faiblement avec la matière, le temps de pose est beaucoup plus long… Pour cette raison, le passage à la tomographie se heurte à l'impossibilité pratique de multiplier les points de vues, comme en imagerie médicale.
Les chercheurs ont construit un objet tridimensionnel à l'aide de briques de plomb et de bois rangées dans une boîte de 15 centimètres de côté. En variant sa position par rapport aux détecteurs, ils ont mesuré à trois reprises l'absorption des muons par cette boîte, à l'aide de trois Micromegas situés au-dessus d'elle et de deux en-dessous. Grâce à un algorithme d'imagerie 3D, ils ont pu retrouver les deux « coupes » transverses de l'objet.
Cette avancée très importante permet désormais d'envisager l'étude de structures plus complexes, comme par exemple l'inspection de réacteurs nucléaires avant démantèlement ou l'exploration de sols.